Nous vous parlions il y a quelques mois du besoin de récupération et de la nécessité d’un temps de récupération suffisant permettant au système psychobiologique de se stabiliser avant l’atteinte d’un seuil critique de surcharge.
Les vacances, parce qu’elles constituent une période prolongée et ininterrompue d’absence du travail, ont un pouvoir considérable pour nous aider à récupérer des efforts fournis dans le cadre professionnel, un pouvoir bien plus important que celui de périodes de répit plus courtes telles que les soirées ou les weekends.
Cela a été démontré : les niveaux de santé et de bien-être augmentent significativement durant les congés. Certaines études ont même montré que le fait de ne pas prendre de vacances annuelles était associé à un plus fort risque de mortalité sur une période de neuf années !
Les vacances sont donc bénéfiques pour récupérer du travail en général. Mais ces effets positifs des congés s’appliquent-ils à tous les vacanciers de la même manière ? Les vacances ont-elles automatiquement un effet positif sur le bien-être et la santé (versus neutre ou négatif) ? Ces effets ont-ils une intensité variable, et si oui, qu’est ce qui détermine cette intensité ?
Les vacances n’ont pas un effet positif pour tous
Si l’on parle d’effet des vacances sur la santé et le bien-être, il convient tout d’abord d’expliquer ce que l’on entend par « effet ». L’effet, c’est la différence entre le niveau de santé et de bien-être avant et pendant les congés, mais aussi la différence entre ce niveau avant et après les vacances.
Après avoir suivi près de 200 travailleurs avant, pendant et après leurs congés, de Bloom et ses collaborateurs (2011) ont observé que les vacances avaient un effet positif fort sur la santé et le bien-être de seulement 60% des sujets durant les congés. Les auteurs ont par ailleurs observé que cet effet se maintenait pendant deux semaines après le retour au travail, avant de revenir au niveau de bien-être et de santé initial (celui mesuré avant la période de vacances).
Plus surprenant, l’absence d’effet des congés sur le bien-être et la santé a été observée chez 23% des participants à cette étude, tandis qu’un effet négatif apparaissait chez 17% des personnes interrogées.
Pour résumer donc, non seulement les vacances n’ont pas un effet bénéfique pour tous, mais lorsque c’est le cas, cet effet positif dure seulement quinze jours après la reprise de l’activité professionnelle. Mais alors, qu’est-ce qui fait varier ces effets ?
La nature des activités pratiquées pendant les congés est déterminante
Il est commun de considérer que l’éloignement temporaire des contraintes du travail entraîne de manière directe et automatique une amélioration du bien-être et de la santé durant une période de congés, mais les activités pratiquées pendant cette période jouent également un rôle important.
Il a en effet été démontré que le temps dédié à des activités physiques contribue significativement aux variations de bien-être et de santé pendant les vacances. En effet, en renforçant l’image de soi et en augmentant la sécrétion naturelle d’hormones aux effets antidépresseurs, l’exercice physique aurait des effets positifs sur la santé physique, l’humeur et des indicateurs de récupération psychologique.
Dans le cas des vacances plus précisément, c’est aussi le plaisir procuré par ces activités qui aurait un impact : plus les activités pratiquées procurent du plaisir, plus les niveaux de santé et de bien-être pendant les vacances augmentent. Ainsi, les activités, parce qu’elles peuvent être choisies et mènent à des émotions positives, augmenteraient les ressources personnelles.
A l’inverse, des activités plus passives ou des incidents négatifs seraient associés à une baisse du niveau de bien-être et de santé durant les vacances.
En résumé
Savourer des expériences plaisantes ou être en mesure de vivre, apprécier et renforcer les expériences actives et positives durant ses congés serait la clé pour maximiser l’effet bénéfique et prolongé du plaisir des vacances sur le bien-être et la santé, et pour garantir un sentiment de récupération, même après la reprise du travail.
Quelques références
- De Bloom et al., 2011
- Demerouti et al., 2009
- Fritz & Sonnentag, 2006
- Geurts & Sonnentag, 2006
- Kühnel & Sonnentag, 2011
- Moran, 2004
- Sonnentag & Jelden, 2009
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