Un état des lieux 2018 de l’Assurance Maladie
Dans un document de synthèse publié début 2018, l’Assurance Maladie fait un état des lieux de l’évolution des troubles psychosociaux au travail. En voici les principaux enseignements.
Une progression des affections psychiques reconnues comme accidents du travail
Malgré une tendance générale de réduction de la sinistralité au travail, la part des affections psychiques dans l’ensemble des accidents du travail a progressé entre 2011 et 2016 de 1 % à 1,6 %. Plus de 10 000 affections psychiques ont ainsi été reconnues comme accidents du travail en 2016.
Une progression des troubles psychiques reconnus comme maladies professionnelles
Le nombre de demandes de reconnaissance de pathologies psychiques au titre de maladies professionnelles a été multiplié par plus de 7 en 5 ans, passant d’environ 200 demandes en 2012 à plus de 1 100 en 2016.
Un impact sur la santé représentant un coût de 230 millions d’euros pour l’assurance maladie
Ce coût ne concerne que les troubles psychiques reconnus comme accidents du travail ou maladies professionnelles. Le coût global des troubles psychiques au travail est donc logiquement bien supérieur.
Des victimes majoritairement féminines
Les affections psychiques d’origine professionnelle concernent majoritairement les femmes (environ 60 % des cas). L’Assurance maladie met en évidence la convergence de ce constat avec les données sanitaires existantes. Cette tendance ne doit toutefois pas être interprétée comme une caractéristique liée au genre. Elle reflète une inégalité liée aux différences des métiers exercés.
Deux déclencheurs principaux
- Des évènements exogènes à caractère traumatisant : agressions, menaces, accidents, etc.
- Un environnement de travail contraignant et/ou anxiogène.
Une concentration forte sur trois secteurs d’activité, avec comme dénominateur commun le lien avec le public
Le secteur médico-social (20 %), le secteur des transports terrestres (15 %) et le commerce de détail (13 %) concentrent à eux seuls près de la moitié des accidents du travail reconnus liés à des affections psychiques.
Quelques conclusions à tirer de ces chiffres
Ces constats démontrent l’évolution globale des enjeux de santé au travail et l’importante à accorder à la santé psychique au travail. Malgré de réels progrès, la prévention des risques psychosociaux mérite ainsi d’être renforcée, en particulier dans les secteurs d’activité les plus exposés.
Ils mettent également en évidence l’utilité du développement par les employeurs de réelles pratiques de veille permettant d’identifier précocément les salariés impactés, de les accompagner dans des parcours adaptés et de faciliter leur retour à l’emploi après les périodes d’arrêt maladie.
Accéder à l’intégralité de la publication de l’Assurance maladie
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