Sens au travail : ce que révèle le boom des néo-artisans
Dans un contexte d’explosion du secteur tertiaire, les « bullshit jobs » fleurissent dans les organisations. Ce sont tous ces emplois qui paraissent d’autant plus inutiles et dérisoires qu’ils sont bien rémunérés. À cela s’ajoute l’impression d’évoluer dans une nébuleuse virtuelle où il devient de plus en plus difficile de voir le fruit de son propre travail. Face à cette prolifération des « jobs à la con », on assiste actuellement à ce que le journaliste Jean-Laurent Cassely appelle la « révolte des premiers de la classe », c’est-à-dire à un mouvement d’exode de jeunes diplômés qui quittent les grandes entreprises du tertiaire pour devenir artisans, autoentrepreneurs, bénévoles dans des organisations non gouvernementales (ONG), etc. Le retour au travail des mains, la modestie de l’impact et le désir d’un contact avec la « chair du monde » forment alors le credo de cette nouvelle élite. Dès lors, en quoi cette reconquête de l’atelier va-t-elle au-delà d’un simple phénomène de mode ?