L’Agence Européenne pour la Sécurité et la Santé au Travail vient de publier la troisième édition de son étude sur les risques professionnels émergents (ESENER 3).
Conduit auprès de plus de 45 000 employeurs au sein de 28 pays d’Europe, ce baromètre périodique s’attache à identifier la prévalence des facteurs de risque professionnels complexes (risques psychosociaux, rythmes de travail, etc.) dans l’espace de travail européen. Elle compare également les pratiques de pilotage de la prévention et permet de mettre en évidence des différences significatives entre pays.
Dans cet article, nous reviendrons sur les principaux résultats de cette étude en nous focalisant sur les particularités françaises en comparaison avec les autres pays d’Europe.
Les principaux facteurs de risque professionnel
L’examen des six facteurs de risque les plus prévalents montre que les gestes répétitifs du membre supérieur restent le risque le plus prévalent dans l’espace de travail européen, malgré la relative désindustrialisation.
Parmi ces six facteurs figurent deux facteurs de risques psychosociaux : la pression temporelles et les contraintes liées aux clients ou aux usagers.
Enfin, à l’exception du risque d’accident lié aux outils ou machines et à la station assise prolongée (non évaluée dans l’édition 2014), la prévalence de l’ensemble des facteurs de risque est à la hausse.
Régularité de l’évaluation des risques professionnels
La France fait sans contexte partie des mauvais élèves sur le plan de l’évaluation des risques professionnels.
C’est en Roumanie et en Italie que les pratiques d’évaluation des risques professionnelles sont conduites de la façon la plus régulière dans la quasi-totalité des entreprises. En France, le taux d’employeurs réalisant régulièrement l’évaluation des risques professionnels est inférieur à 60 % malgré une obligation légale stricte.
La France est également un des pays d’Europe où les employeurs sont le moins contrôlés par des inspecteurs du travail. Ils ne sont que 25% a avoir fait l’objet d’une visite au cours des trois dernières années contre 97% en Roumanie, 58 % au Danemark ou 48 % en Allemagne.
Pratiques de prévention des risques psychosociaux
Les plans de prévention des risques psychosociaux peinent à se généraliser dans l’espace de travail européen. L’étude révèle par ailleurs une forte disparité entre les secteurs d’activité.
Les plans de prévention des violence semblent globalement mieux intégrés que les pratiques de prévention du stress professionnel ou du harcèlement.
Représentation du personnel et prévention des risques
Il existe une grande disparité entre les pays européens dans le niveau de représentation du personnel sur le champ de la prévention.
En France, 58 % des entreprises ne bénéficient d’aucune forme de représentation du personnel contre 26 % seulement en Allemagne ou 22 % au Royaume-Uni.
Retrouvez tous les résultats de l’étude ESENER 3 (ENG)
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